Des porte-parole sont disponibles pour donner des interviews
En réaction aux allégations selon lesquelles l’Organisation des Nations unies (ONU) aurait dissimulé des informations impliquant de hauts gradés de l’armée et des forces de sécurité congolaises dans les homicides de ses enquêteurs Zaida Catalan et Michael Sharp, commis en mars 2017, Joan Nyanyuki, directrice du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et Grands Lacs à Amnesty International, a déclaré :
« Ces allégations sont extrêmement troublantes. Il est impensable que l’ONU ait délibérément dissimulé des informations qui auraient été essentielles pour traduire en justice les responsables présumés des homicides de ses propres enquêteurs.
« L’ONU doit ouvrir une enquête exhaustive afin de déterminer si une dissimulation sous-tendue par des considérations politiques a effectivement eu lieu et amener tous les membres de son personnel qui auraient commis une faute à rendre des comptes. Il faut aussi qu’elle désavoue les conclusions de la commission d’enquête et rouvre les investigations sur les homicides de Zaida Catalan et Michael Sharp, cette fois de façon indépendante et impartiale.
« Si des officiers supérieurs des forces de sécurité ou des hauts représentants de l’État portent une responsabilité dans ces horribles homicides, ils doivent être identifiés et traduits en justice. »
Complément d’information
Michael Sharp, de nationalité américaine, et Zaida Catalan, de nationalité suédoise, ont été tués le 12 mars 2017 dans la région du Kasaï, en République démocratique du Congo (RDC), où ils effectuaient une mission des Nations unies.
En août 2017, une commission d’enquête créée par le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a conclu qu’ils avaient été tués par la milice Kamuina Nsapu et avaient enfreint le protocole des Nations unies en matière de sécurité pour les opérations de terrain.
Cependant, une enquête rendue publique le 27 novembre 2018 par l’émission de télévision suédoise Mission Investigate, en collaboration avec Süddeutsche Zeitung, Le Monde, le magazine Foreign Policy et Radio France internationale, semble indiquer que des hauts gradés de l’armée et des forces de sécurité congolaises auraient un lien avec les homicides en question, information que l’enquête des Nations unies aurait dissimulée, vraisemblablement pour éviter une rupture des relations diplomatiques avec la RDC.