Égypte. Il faut ordonner une enquête immédiate sur la mort de l’ancien président Mohamed Morsi

AMNESTY INTERNATIONAL
RÉACTION
AILRC-FR

17 juin 2019

En réaction aux informations selon lesquelles l’ancien président égyptien Mohamed
Morsi est mort en détention le 17 juin 2019, Magdalena Mughrabi, directrice adjointe
pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International, a déclaré :
« Les informations relatives au décès de Mohamed Morsi au tribunal sont choquantes
et soulèvent de nombreuses questions quant à la manière dont il était traité. Les
autorités égyptiennes doivent sans attendre ordonner une enquête impartiale,
approfondie et transparente sur les circonstances de sa mort, ainsi que sur ses
conditions de détention et sur son accès à des soins médicaux.
« Il leur incombait de veiller à ce que, en tant que détenu, il puisse bénéficier de soins
médicaux adaptés.
« Mohamed Morsi a été victime d’une disparition forcée pendant des mois après son
arrestation, avant de comparaître devant un juge le 4 novembre 2013. Il a été maintenu
à l’isolement pendant près de six ans, ce qui a exercé une pression considérable sur sa
santé physique et mentale et a bafoué l’interdiction absolue de la torture et des mauvais
traitements inscrite dans le droit international. Durant ces six années, il a été
effectivement coupé du monde extérieur : sa famille n’a pu lui rendre visite que trois fois
et il n’a pas pu consulter ses avocats ni un médecin.
« Les autorités égyptiennes sont coutumières du fait de maintenir des détenus à
l’isolement prolongé, dans des conditions éprouvantes, et de leur infliger des actes de
torture et d’autres mauvais traitements. Aussi est-il crucial qu’elles mènent une enquête
afin d’établir si de tels traitements ont pu contribuer à la mort de Mohamed Morsi et
qu’elles veillent à ce que les responsables des violations de ses droits fondamentaux
soient amenés à rendre des comptes. »

Complément d’information
Selon sa famille, Mohamed Morsi souffrait de diabète, s’est évanoui à deux reprises
durant sa détention et n’a pas reçu les soins médicaux adaptés. En raison des
restrictions quant à la possibilité pour Mohamed Morsi de communiquer avec le monde
extérieur, on en sait peu sur ses conditions précises de détention.
Amnesty International a constaté précédemment dans six cas de maintien à l’isolement
que le traitement réservé aux prisonniers s’apparentait à de la torture.
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