Botswana. La dépénalisation des relations consenties entre personnes de même sexe est un exemple dont doivent s’inspirer les autres pays africains

AMNESTY INTERNATIONAL
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AILRC-FR
11 juin 2019

La décision rendue par la Haute Cour de Gaborone dépénalisant les relations
consenties entre personnes de même sexe représente une victoire dans la lutte pour
l’égalité et la liberté d’aimer qui l’on veut, a déclaré Amnesty International, qui appelle
les autres pays africains à suivre l’exemple du Botswana.

« La décision de justice qui a été rendue aujourd’hui adresse un message fort :
personne ne doit subir un harcèlement ou une discrimination, ni faire l’objet de
poursuites pénales en raison de son orientation sexuelle. Avec cette décision, le
Botswana dit « non » à l’intolérance et à la haine, et « oui » à l’espoir et à l’égalité
pour toutes les personnes, a déclaré Muleya Mwananyanda, directrice adjointe pour
l’Afrique australe à Amnesty International.

« Pendant, beaucoup trop longtemps au Botswana, les personnes ayant une relation
homosexuelle ont subi une discrimination au titre de lois qui étaient pourtant censées
les protéger. Cette décision de justice marque le début d’une nouvelle ère
d’acceptation, et elle doit servir d’exemple pour les autres pays africains. »

Le Botswana est le dernier pays en date, en Afrique, à avoir dépénalisé les relations
entre personnes de même sexe, après l’Angola en janvier 2019, les Seychelles en
juin 2016, le Mozambique en juin 2015, et São Tomé et Príncipe, et le Lesotho en
2012.
Mais 29 autres pays africains continuent de réprimer pénalement au titre de leur
législation les relations homosexuelles, notamment le Kenya, où la loi interdisant les
relations sexuelles entre gays a été confirmée en mai 2019 par la Haute Cour du
pays.

« Nous sommes ravis d’apprendre qu’au Botswana des personnes ne pourront plus
être considérées comme des délinquants en raison de qui elles sont et de qui elles
aiment. Les autorités doivent immédiatement appliquer cette décision progressiste »,
a déclaré Muleya Mwananyanda.

Complément d’information

Le 14 mars 2019, la Haute Cour de Gaborone a examiné un recours contestant la
constitutionnalité des articles 164(a), 164(c) et 167 du Code pénal botswanais, qui
réprimaient pénalement les « crimes contre nature » et les « pratiques indécentes ».

Ces dispositions réprimaient les relations sexuelles consenties entre adultes de
même sexe et créaient un climat dans lequel des personnes pouvaient subir une
discrimination, un harcèlement et des violences restant impunis, en raison de leur
orientation sexuelle supposée ou réelle.
L’ONG locale Lesbiennes, gays et bisexuels du Botswana (LEGABIBO) a déposé un
recours contestant ces dispositions datant de l’ère coloniale, avec le soutien juridique
du Southern Africa Litigation Centre (Centre pour la gestion des litiges en Afrique
australe).

Robert Shivambu, responsable médias d’Amnesty International pour l’Afrique
australe : +27 11 283 6000 ou +27 83 437 5732 ou robert.shivambu@amnesty.org
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