Amnesty International demande la libération de Toffiq al Bihani et la fermeture de Guantánamo Bay

Au moment où les plaidoiries commencent dans l’affaire concernant Toffiq al Bihani et dix autres personnes détenues arbitrairement à Guantánamo Bay qui tentent d’obtenir leur libération, Amnesty International a renouvelé son appel en faveur de leur libération et de la fermeture de ce centre de détention.

« Il est inadmissible que Toffiq al Bihani reste emprisonné sans inculpation ni procès à Guantánamo huit ans après que la justice l’a autorisé à partir, et n’ayant jamais été accusé de la moindre infraction, a déclaré Daphne Eviatar, directrice de la campagne Pas de sécurité sans droits humains à Amnesty International États-Unis. Le cas de Toffiq al Bihani montre bien que les États-Unis continuent de recourir à l’emprisonnement arbitraire, tout en accordant l’impunité aux responsables d’actes de torture. »

Toffiq al Bihani, qui a été arrêté il y a 15 ans, fait partie des 11 personnes détenues arbitrairement qui tentent d’obtenir leur libération dans le cadre de cette procédure devant une juridiction fédérale à la suite de leur emprisonnement prolongé sans inculpation ni procès à Guantánamo. Âgé de 46 ans, cet homme est un ressortissant yéménite qui est né et a grandi en Arabie saoudite. Il est détenu à Guantánamo depuis le 6 février 2003. Il a été arrêté il y a 17 ans par la police iranienne puis remis aux autorités afghanes, avant d’être livré aux autorités américaines en Afghanistan. Selon le rapport rendu en 2014 par le Sénat sur le programme de torture de l’Agence centrale du renseignement (CIA), il a été torturé en détention aux mains des États-Unis. Il a finalement été transféré à Guantánamo Bay au début de l’année 2003.

Le 22 janvier 2010, les autorités américaines ont conclu que Toffiq al Bihani pouvait être envoyé au Yémen si la situation sécuritaire s’améliorait sur place, ou sinon dans un pays tiers. L’Arabie saoudite, où vivent 11 de ses frères et sœurs, a accepté de l’accueillir. Pourtant, il demeure emprisonné aujourd’hui, huit ans après l’approbation de son transfert. Il figure parmi 40 hommes encore incarcérés après avoir été privés des garanties d’une procédure régulière et d’un procès équitable pendant bien plus d’une décennie – des hommes qui subissent les conséquences physiques et psychologiques de la détention illimitée et de la torture à Guantánamo.