Tanzanie. Il faut libérer immédiatement et sans condition l’avocat défenseur des droits humains Tito Magoti

AMNESTY INTERNATIONAL

RÉACTION

AILRC-FR

21 janvier 2020

Des porte-parole sont disponibles pour des entretiens.

Le maintien en détention de l’avocat défenseur des droits humains Tito Elia Magoti et de son coaccusé Theodory Giyani, arrêtés pour des charges fallacieuses de crime organisé, possession d’un programme informatique conçu dans le but de commettre une infraction et  de blanchir de l’argent, est un affront pour la justice et une manœuvre flagrante visant à faire taire ceux qui critiquent le gouvernement en les maintenant derrière les barreaux, a déclaré Amnesty International, alors que les deux hommes ont été déférés devant le tribunal le 21 janvier 2020.

Amnesty International demande la libération immédiate de Tito Elia Magoti et Theodory Giyani, détenus depuis le 20 décembre 2019 pour des infractions interdisant toute libération sous caution au titre de la loi sur le contrôle du crime organisé et de la délinquance économique et pour d’autres inculpations relevant de la loi sur la cybercriminalité et de la loi relative à la lutte contre le blanchiment d’argent.

« Il est scandaleux que le gouvernement tanzanien continue de détourner le système de justice pénale en enfermant des détracteurs pour des infractions interdisant toute libération sous caution pendant des semaines voire des mois, sous prétexte de mener des enquêtes. Il s’agit d’une violation flagrante des garanties d’une procédure régulière et d’une perversion de la justice, a déclaré Seif Magango, directeur adjoint du programme Afrique de l’Est à Amnesty International.

« Les autorités doivent libérer immédiatement et sans condition Tito Magoti et son coaccusé Theodory Giyani et s’acquitter de leurs obligations nationales et internationales, car elles sont tenues de respecter, de protéger, de promouvoir et de concrétiser les droits civils et politiques de chacun. »

Selon l’avocat de Tito Elia Magoti, son client a été arrêté de manière arbitraire le 20 décembre par des policiers en civil, après qu’il a posté des tweets mentionnant son soutien à et son association avec des détracteurs bien connus du gouvernement. En raison du tollé suscité, la police a fini par admettre qu’il avait été arrêté.

Tito Magoti et Theodory Giyani ont comparu pour la première fois devant le tribunal le 24 décembre 2019 et ont été inculpés de blanchiment d’argent, une infraction interdisant toute libération sous caution en Tanzanie. Le 7 janvier 2020, le tribunal de Dar es Salaam a ajourné l’audience, l’accusation ayant demandé à avoir plus de temps pour terminer les investigations.

Dans une affaire analogue, le journaliste Erick Kabendera a été arrêté le 29 juillet 2019. Il a comparu devant le tribunal plus de 12 fois, car le procureur a déposé des requêtes demandant plus de temps pour terminer les investigations et a obtenu gain de cause.

Complément d’information

Tito Magoti, un avocat qui travaille pour le Legal and Human Right Centre (LHRC), basé à Dar es Salaam, et Theodory Giyan, expert informatique dans une entreprise privée, ont tous deux été inculpés de diriger un réseau de crime organisé et de posséder un programme informatique conçu dans le but de commettre une infraction et de blanchir de l’argent.

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