En réaction à la demande faite par le gouvernement des États-Unis à un tribunal fédéral d’accorder l’immunité au prince héritier saoudien Mohammed bin Salman dans le cadre de l’action en justice intentée par la fiancée du journaliste assassiné Jamal Khashoggi, Agnès Callamard, la secrétaire générale d’Amnesty International, a déclaré :
« Le gouvernement américain devrait avoir honte. Ce n’est rien de moins qu’une trahison écœurante, totale, profonde. D’abord les preuves de l’implication du prince héritier dans le meurtre de Jamal Khashoggi ont été négligées par le président Donald Trump, puis le président Joe Biden l’a salué poing contre poing… tout cela laisse penser que des accords douteux ont été passés depuis le début.
« L’initiative du gouvernement saoudien de faire bénéficier Mohammed bin Salman de l’immunité en le nommant Premier ministre est plus que cynique. Il est décevant que le gouvernement des États-Unis valide cette ruse juridique. Il envoie ainsi un message déplorable : ceux qui sont au pouvoir – qu’ils soient chefs d’État, responsables gouvernementaux avec du sang sur les mains, généraux commandant des crimes de guerre, ministres ordonnant des enlèvements et des actes de torture, ou cadres corrompus – sont libres d’agir au mépris des lois en toute impunité.
« Mohammed bin Salman doit répondre à ces graves allégations devant un tribunal. Nous gardons l’espoir que le système judiciaire américain rejettera la demande du ministère de la Justice afin que cette affaire donne bien lieu à un procès. Nul ne doit être assuré de l’immunité pour des crimes aussi odieux et nous, l’ensemble du mouvement international de défense des droits humains, ne relâcherons pas nos efforts tant que les responsables du meurtre de Jamal Khashoggi n’auront pas été traduits en justice. »
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